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\\ Conte de Noël
Le sous-titre : Une fiction avec un personnage : Capitale
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C'est Noël sur le boulevard Haussman.
Je peux pas me prononcer pour les autres boulevards, mais ici, ça ne fait pas l'ombre de la guirlande d'un doute. Je reconnais les couleurs.
Les devantures des magasins sont illuminées des milles feux d'un arc-en-ciel électrique. C'est là où se livrent les légendaires surenchères dans les décorations des vitrines de Noël. Et ca vaut vraiment le cou, enfin l'oeil.
Le thème des vitrines, des mannequins rachitiques et moribondes habillées très SM dans des hommages au Sade Marquis, probablement, et des incroyables tableaux de marionnettes, véritables odes mouvantes à la créativité et aux bouts de ficelle (bref, on est carrément dans l'incroyable Noël de Mr Jack).
Les petites marionnettes sont de véritables merveilles de haute magie dernier cri. J'ai des preuves, j'ai pris des vidéos. Les gamins (moi exclu) se pressent devant les vitrines, emmitouflés comme les autotamponneuses qu'ils sont, avec leur petits cris pour antennes, ces petits cris capables de provoquer des étincelles de soleil sur n'importe quelle grille orageuse. Et puis il y a ces couples, visuellement représentés pa
Disons que le symbole
-
représente un avant-bras, et que le symbole
o
représente une main (dans une moufle).
Dans la logique des choses, le symbole
-o
représente un bras (généralement composé d'un avant-bras ET d'une moufle)
alors, les couples se repèrent généralement à la combinaison
-%-
(enfin, là c'était plutôt
O/O\
/|%|\
/ \ / \
parce que les gens étaient serrés les uns contre les autres)
(c'est à dire qu'ils se tiennent la main, je précise pour ceux et celles qui prétendraient voir une allusion sexuelle dans mon artisanat ascii et abscont)
Mais revenons à nos Ils, et revenons à Noël.
Je me balade et tout est superbe, mais il me manque quelques choses, je suis jaloux de ces couples, l'envie de connaître leur bonheur monte à mesure que la rue grossit. Moi aussi, j'aimerais avoir une main dans la mienne, où même l'inverse, j'aimerai aussi. C'est pas juste. J'aimerai dire : "Oh, regarde!" en tirant légérement sur son bras. Entendre l'echo du rire en regardant cette marionnette, être heureux de rien qu'à sentir ses épaules quand il n'y a rien à regarder ou que la lumière se teint. Calquer mes pas sur les siens, parce que, oui, c'est un fait, j'adore marcher sur les mains. Faire semblant de fuir, créer la diversion, et que nos mains continuent à nous lier comme ce fil qui maintient les fous sur la lune. Je regarde toutes ces mains tenues, et je me dis que ca doit vraiment être chouette à deux, les grands boulevards.
Ca fait cinq minutes qu'on marche côte à côte, presque main à main. Je ne l'avais pas remarqué jusqu'à présent. Elle a un regard qui pourrait être le mien, très émerveillé, un peu seul.
Il me vient cette idée si stupide et spontanée. Avant même de réaliser que ça se passe, je la lui propose.
(Bruits de foule couvrant la discussion)
Fait rarissime, je me fais comprendre. Ou alors, elle y a retrouvé des bouts qui lui ont plu. Je crois que j'ai parlé clairement, j'ai expliqué ma démarche de la façon la plus simple, voire la plus sincère possible. A la fin de mon laïus, j'ajoute : "Vous pouvez y réfléchir. Cette offre expire au bout de la rue."
Et nous voilà main dans la main.
C'est aussi agréable que ce que j'avais imaginé. J'ai le coeur qui fait des "booon!", des "chouettes", des "j'aime Paris". Je me sens léger comme ça, avec juste le coeur sur sa main. Je dois avoir l'air idiot, je contiens difficilement une petite fierté à vrai dire. Je voudrais que tout le monde nous voit nous tenir la main. Pourtant personne ne fait attention à nous, personne ne remarquerai que nous ne sommes pas un couple, que nous ne nous connaissions pas il y a une minute, que nous prétendons simplement, tout en nous offrant le présent futur souvenir d'un moment de grâce partagé à contempler les vitrines de Noël. Les vitrines sont plus belles les unes que les autres, les enfants se faufilent en courant dans les interstices de la foule. On ne se regarde pas, je sourie aux marionnettes mais du coin de l'oeil, je ne peux m'empêcher de traquer la moindre gène sur son visage, mais non, elle ne rougit déjà plus, et du coin du sourire me laisse croire qu'elle apprécie aussi la balade des gens heureux, où, c'est que je n'ai plus aucune objectivité, ce faux air d'abandon est d'une beauté confondante.
Et nous marchons dans la multitude, portant puis diluant dans la marée humaine l'insu de notre petit secret, sans rien se dire, ne communiquant que par les envolées légerement lyriques et les jeux un rien intimes de la partition de nos mains.
Pendant ce temps, celui-ci (le temps) s'est arreté. Puis, arrive le trottoir, ce bout de la rue où la bouche d'aération et notre contrat expirent. Nous marchons vraiment très lentement les derniers mètres, pour ma part, je cogite un peu pour savoir comment apprécier au mieux ce moment.
Je lui dis que je crois à la magie de Noël, et la remercie d'y avoir contribué. J'ajoute, en me rappellant la dernière fois que j'ai vu une bougie brûler, que c'était intense (et destiné à être éphémère). Je ne me souviens plus vraiment ce qu'elle m'a répondu, parce qu'elle s'est mise à me regarder dans les yeux et ça a a été comme une dépressuration de couleurs qui a perturbé tout mon système perceptif. On s'est dit au revoir, nous savions que c'était un adieu, et à reculons, jusqu'à nous perdre de vue, (bien après que j'ai trébuché, en ratant le trottoir), nous nous sommes souhaité, du fond de ce machin qui fait marcher le monde, avancer les marionnettes, et tendre la main vers des inconnus :
Je peux pas me prononcer pour les autres boulevards, mais ici, ça ne fait pas l'ombre de la guirlande d'un doute. Je reconnais les couleurs.
Les devantures des magasins sont illuminées des milles feux d'un arc-en-ciel électrique. C'est là où se livrent les légendaires surenchères dans les décorations des vitrines de Noël. Et ca vaut vraiment le cou, enfin l'oeil.
Le thème des vitrines, des mannequins rachitiques et moribondes habillées très SM dans des hommages au Sade Marquis, probablement, et des incroyables tableaux de marionnettes, véritables odes mouvantes à la créativité et aux bouts de ficelle (bref, on est carrément dans l'incroyable Noël de Mr Jack).
Les petites marionnettes sont de véritables merveilles de haute magie dernier cri. J'ai des preuves, j'ai pris des vidéos. Les gamins (moi exclu) se pressent devant les vitrines, emmitouflés comme les autotamponneuses qu'ils sont, avec leur petits cris pour antennes, ces petits cris capables de provoquer des étincelles de soleil sur n'importe quelle grille orageuse. Et puis il y a ces couples, visuellement représentés pa
Disons que le symbole
-
représente un avant-bras, et que le symbole
o
représente une main (dans une moufle).
Dans la logique des choses, le symbole
-o
représente un bras (généralement composé d'un avant-bras ET d'une moufle)
alors, les couples se repèrent généralement à la combinaison
-%-
(enfin, là c'était plutôt
O/O\
/|%|\
/ \ / \
parce que les gens étaient serrés les uns contre les autres)
(c'est à dire qu'ils se tiennent la main, je précise pour ceux et celles qui prétendraient voir une allusion sexuelle dans mon artisanat ascii et abscont)
Mais revenons à nos Ils, et revenons à Noël.
Je me balade et tout est superbe, mais il me manque quelques choses, je suis jaloux de ces couples, l'envie de connaître leur bonheur monte à mesure que la rue grossit. Moi aussi, j'aimerais avoir une main dans la mienne, où même l'inverse, j'aimerai aussi. C'est pas juste. J'aimerai dire : "Oh, regarde!" en tirant légérement sur son bras. Entendre l'echo du rire en regardant cette marionnette, être heureux de rien qu'à sentir ses épaules quand il n'y a rien à regarder ou que la lumière se teint. Calquer mes pas sur les siens, parce que, oui, c'est un fait, j'adore marcher sur les mains. Faire semblant de fuir, créer la diversion, et que nos mains continuent à nous lier comme ce fil qui maintient les fous sur la lune. Je regarde toutes ces mains tenues, et je me dis que ca doit vraiment être chouette à deux, les grands boulevards.
Ca fait cinq minutes qu'on marche côte à côte, presque main à main. Je ne l'avais pas remarqué jusqu'à présent. Elle a un regard qui pourrait être le mien, très émerveillé, un peu seul.
Il me vient cette idée si stupide et spontanée. Avant même de réaliser que ça se passe, je la lui propose.
(Bruits de foule couvrant la discussion)
Fait rarissime, je me fais comprendre. Ou alors, elle y a retrouvé des bouts qui lui ont plu. Je crois que j'ai parlé clairement, j'ai expliqué ma démarche de la façon la plus simple, voire la plus sincère possible. A la fin de mon laïus, j'ajoute : "Vous pouvez y réfléchir. Cette offre expire au bout de la rue."
Et nous voilà main dans la main.
C'est aussi agréable que ce que j'avais imaginé. J'ai le coeur qui fait des "booon!", des "chouettes", des "j'aime Paris". Je me sens léger comme ça, avec juste le coeur sur sa main. Je dois avoir l'air idiot, je contiens difficilement une petite fierté à vrai dire. Je voudrais que tout le monde nous voit nous tenir la main. Pourtant personne ne fait attention à nous, personne ne remarquerai que nous ne sommes pas un couple, que nous ne nous connaissions pas il y a une minute, que nous prétendons simplement, tout en nous offrant le présent futur souvenir d'un moment de grâce partagé à contempler les vitrines de Noël. Les vitrines sont plus belles les unes que les autres, les enfants se faufilent en courant dans les interstices de la foule. On ne se regarde pas, je sourie aux marionnettes mais du coin de l'oeil, je ne peux m'empêcher de traquer la moindre gène sur son visage, mais non, elle ne rougit déjà plus, et du coin du sourire me laisse croire qu'elle apprécie aussi la balade des gens heureux, où, c'est que je n'ai plus aucune objectivité, ce faux air d'abandon est d'une beauté confondante.
Et nous marchons dans la multitude, portant puis diluant dans la marée humaine l'insu de notre petit secret, sans rien se dire, ne communiquant que par les envolées légerement lyriques et les jeux un rien intimes de la partition de nos mains.
Pendant ce temps, celui-ci (le temps) s'est arreté. Puis, arrive le trottoir, ce bout de la rue où la bouche d'aération et notre contrat expirent. Nous marchons vraiment très lentement les derniers mètres, pour ma part, je cogite un peu pour savoir comment apprécier au mieux ce moment.
Je lui dis que je crois à la magie de Noël, et la remercie d'y avoir contribué. J'ajoute, en me rappellant la dernière fois que j'ai vu une bougie brûler, que c'était intense (et destiné à être éphémère). Je ne me souviens plus vraiment ce qu'elle m'a répondu, parce qu'elle s'est mise à me regarder dans les yeux et ça a a été comme une dépressuration de couleurs qui a perturbé tout mon système perceptif. On s'est dit au revoir, nous savions que c'était un adieu, et à reculons, jusqu'à nous perdre de vue, (bien après que j'ai trébuché, en ratant le trottoir), nous nous sommes souhaité, du fond de ce machin qui fait marcher le monde, avancer les marionnettes, et tendre la main vers des inconnus :
Joyeux Noel à vous!
<<
Entré par Bibasse, le Mercredi 21 Décembre 2005, 00:11 dans la rubrique "Coups de schiseaux".
Entrées :
Bibasse,
dans le même fétu de temps, a écrit :
Tsu,
dans le même fétu de temps, a écrit :
Re: Mon appareil photo est doté d'un sac isotherme
ça fait du bien de lire quelqu'un de différent. si ça avait été moi, je me serais contentée d'un post où j'aurais pesté tout ce que je savais sur l'agglutinement humain insupportable de cette rue tout ça pour voir un tas de chiffons (mal) animés et même qu'il y avait une vitrine avec des faux trophées de têtes d'animaux en peluche accrochés à un mur si c'est pas malheureux ça, je vous demande, et ça donne à réflechir avant de faire des moutards etc.. etc....
ça repose... merci Bibasse et Joyeuses fêtes!
ça repose... merci Bibasse et Joyeuses fêtes!
Bibasse,
dans le même fétu de temps, a écrit :
Re: Re: Mon appareil photo est doté d'un sac isotherme
C'est vrai que ce tableau était assez perturbant...
Pire encore, cette séance de manucure avec ces petites chiennes colliées tout juste habillées d'une microjupe en cuir.
I won't let this happen to my children
mERCI dE tON cOMMENTAIRE, bONNES fÊTES à tOI!
mERCI dE tON cOMMENTAIRE, bONNES fÊTES à tOI!
PaulineDuSlam,
dans le même fétu de temps, a écrit :
Au temps qui passe , nul n'est Bibasse*
Je laisse un petit message,
bien qu'ayant parcouru juste une infime partie de ton blog..
Mais je retrouve avec grand plaisir ce texte
et à mon avis .. bien d'autres !
*sourires*
Merci pour le lien, c'est chouette chouette chouette :-)
Et A bientot autour de deux , trois vers !
Pauline *
Bibasse,
dans le même fétu de temps, a écrit :
Re: Au temps qui passe , nul n'est Bibasse*
Deux, trois vers, voire plus si t'as fini l'thé, aurait-pu dire le slameur du métro!
Merci d'avoir poussé la montagne, et d'avoir laissé un petit mot. Ici, tu devrais reconnaitre certains textes,
va donc bien falloir en écrire d'autres...
A bientôt!
PS : t'as vu, ici, tous les smileys ont la même taille!
Merci d'avoir poussé la montagne, et d'avoir laissé un petit mot. Ici, tu devrais reconnaitre certains textes,
va donc bien falloir en écrire d'autres...
A bientôt!
PS : t'as vu, ici, tous les smileys ont la même taille!
PaulineDuSlam,
dans le même fétu de temps, a écrit :
Elles sont Bibasse les bananass' [hum.]
Oui j'ai vu que la discrimantion de taille ne s'exercait pas sur les smileys d'ici, et c'est plutot une bonne nouvelle :-)
En attendant je continue de parcourir, de pousser des montagnes et de chercher de mon coté de l'inspiration pour de nouveaux textes [joyeux!ou non!] pour la semaine prochaine.
Tu seras au 15 bis ?!
En attendant, quelques textes , et j'file dormir !
Belle et heureuse soirée
Pop*
ninoutita,
dans le même fétu de temps, a écrit :
ouaw bibasse.
la classe ( ouais bon la rime est pourrasse mais on s'en tapas )
J'adore ton style d'écriture... puis ya de l'humour et du sentimental. Vraiment sympas.
la classe ( ouais bon la rime est pourrasse mais on s'en tapas )
J'adore ton style d'écriture... puis ya de l'humour et du sentimental. Vraiment sympas.
Bibasse,
dans le même fétu de temps, a écrit :
Mmm... des tapas...
Lol (ça c'est pour l'humour)
Merci de ton commentaire. Passes de très bonnes fêtes, mais je crois que je l'ai déjà dit, mais ça n'a aucune importance, mais Joyeux Noël!
Merci de ton commentaire. Passes de très bonnes fêtes, mais je crois que je l'ai déjà dit, mais ça n'a aucune importance, mais Joyeux Noël!
paranoia,
dans le même fétu de temps, a écrit :
Tient moi aussi j'y été hier devant cette vitrine : ) dommage que ce ne soit pas ta main que j'ai tenu...Dailleurs je n'en ai tenu aucune ! Joyeux Noel ! : )
Moi aussi je crois à la magie de noel et j'aime beaucoup cet article !
Moi aussi je crois à la magie de noel et j'aime beaucoup cet article !
Bibasse,
dans le même fétu de temps, a écrit :
Re:
Si on s'était tenu la main, alors on se serait dit adieu au bout de la rue. Donc finalement, c'est peut-être pas regrettable que ça soit pas arrivé. Bonne fin d'année à toi.
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Thème inspiré par Bryan Bell.
Thème inspiré par Bryan Bell.
Sourire...
Ca fait du bien de rêver...
(très joli, très-très joli...)