Je viens à l'instant de me faire bouleverser par un bloc de cris, un blog de gris.
Ca faisait très longtemps que je n'avais pas éprouvé ce sentiment. Voir ce que je me représente être l'incarnation parfaite de ce que j'essaie de réaliser. Appréhender le gouffre structurel qui me sépare de l'objectif. Béatifier et mortifier. Etre illuminé, et sombrer.

Je décide tout de même de ne pas me décourager, et de relater les instants d'une vie entre deux eaux.
Hier, première nuit dans cette nouvelle cité qui m'invita à partager son lit. Belle, de nuit, très agréable, douce, et accueillante.
Aujourd'hui, balade improvisée en forme d'à bientôt à celle que je quitte. Elle s'était parée de ses plus beaux atours, comme pour me demander de rester, encore. Je t'ai donné cinq ans de ma vie, il est temps de m'ouvrir aux autres maintenant, mais je ne t'oublierais jamais.

La semaine dernière, je ne voyais que le Rose dans les rues, aujourd'hui, il fut mis en large minorité par le Turquoise. Aux terrasses, les corps apportaient leur contribution, et menthaient le ciel, des t-shirts en déclinaisons, aux broches, foulards, mais avec ce temps, comment faire?, et autres fards. Même les vitrines exprimaient leur solidarité, et dans la plus flagrante, tous les sacs à main s'étaient ligués pour la cause. Turquoise, ça faisait longtemps.

Découvrir et redécouvrir. Est-ce si différent?
Je ne sais plus quel grantom disait qu'on n'apprend jamais. On ne fait que remonter à la surface de notre conscience nos reminiscences d'un savoir ancestral et hérité. De la même manière, on n'oublie jamais vraiment, au fond. Apprendre et se souvenir se recouvrent. Turquoise, que viens-tu faire?

Fin de l'hiver, couleur lagon, liquide gris-vert, larme de dragon. La lune me fera toujours penser à ton cou. C'est l'Innatendue.