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\\ Zéro Tués (Régis de Sa Moreira)
Le sous-titre : Chroniques littérindiennes
Pour notre voyage en Inde, nous devions chacun ramener un livre, que l'on s'échangerait par la suite. Pour ma part, j'ai acheté, à Arras, dans une librairie tout à fait atypique, remplie de poupées et de poussières géantes décorant une mezzanine comme du foin une étable, le second roman de Regis de Sa Moreira, "Zéro tués". Je ne savais pas que c'était son deuxième roman, mais je savais que j'avais adoré le premier, "Pas de temps à perdre", même si je ne savais pas que c'était le premier.
Zéro tués, dépliage de "OK" pour "0 killed", c'est l'histoire d'un mec qui se suicide parce qu'il réalise qu'il n'y a qu'un Grand Amour possible dans la vie, et que la vie ne vaut pas grand chose après. Ils sont d'accord, Dieu et lui, sur ce point là (mais Dieu était au courant depuis longtemps, le cachotier). Et j'ai lu leur raisonnement comme une vérité enfin révélée. Ce livre a mis des mots avec une évidence calme sur ce qui me trottait dans la tête depuis quelques mois. Celle que je n'arrivais plus ni à me cacher, ni à supporter.
En Inde, on dit que Tout est Possible.
Et c'est absolument vrai.
En Inde, on dit aussi que l'Amour est Impossible.
Et c'est également vrai.
La faute aux mariages arrangés. Et quelque chose sonne horriblement faux, quand tu réalises que tu n'as jamais vu autant de couples heureux ailleurs qu'en Inde. Ils te disent que oui, chez nous, c'est vraiment beaucoup mieux, mais ils savent surtout que nous divorçons de cul comme de chemises. Mais tu n'as pas entendu non plus l'écho de toutes les tentatives de suicides au poison le vendredi soir des jeunes indiennes amoureuses éperdues et forcées au mariage avec un autre. Et tu n'as pas entendu non plus le désabusement des jeunes indiens dont le cœur est jeté encore tendre comme une européenne quand leurs petites amies profitent du fait qu'elles ont encore l'âge de batifoler.
J'ai trouvé le livre très mauvais. Il n'y a qu'une seule personne qui parle dans toutes les bouches, c'est arrangeant, solipsiste, aveugle, ça ne va nulle part, et j'ai déjà payé. Comme l'histoire commençait par la fin, je ne connaitrais plus le début : j'ai perdu le bouquin dans une guest house à quelque trentaines de pages du Rajasthan.
Depuis ce jour je ne crois plus à l'amour. Je ne parle pas de l'Amour universel, mais du grand amour. Celui qui te fait construire des Taj Mahal et mourir dans un cachot. Il en aura fallu du temps. Oh, peut-être que j'y croirai à nouveau, comme une âme fatiguée se refait une religion, mais au présent, non, je ne crois plus à l'Amour. Et quel soulagement... Quelle sensation que de, pour la première fois, oublier tout de cette passion obsédante... dégagé de dessous cet incommensurable fardeau, cet aimer en tout et pour tout, cet aimer de Damoclès, cet aimer à tout prix. Désormais je l'emmerde, même. Je ne crois plus à l'Amour. Si l'Amour meurt, il laisse des survivants. Alors, on n'est pas vraiment tout seul. On peut s'organiser. Un peu de système D. Il y a des richesses à redécouvrir, il y a des vies à comprendre, des préoccupations à apprendre. Et puis il y a des libertés à éprouver.
Le livre que Lisette avait amené en voyage était "Women" de Charles Bukowski...
Zéro tués, dépliage de "OK" pour "0 killed", c'est l'histoire d'un mec qui se suicide parce qu'il réalise qu'il n'y a qu'un Grand Amour possible dans la vie, et que la vie ne vaut pas grand chose après. Ils sont d'accord, Dieu et lui, sur ce point là (mais Dieu était au courant depuis longtemps, le cachotier). Et j'ai lu leur raisonnement comme une vérité enfin révélée. Ce livre a mis des mots avec une évidence calme sur ce qui me trottait dans la tête depuis quelques mois. Celle que je n'arrivais plus ni à me cacher, ni à supporter.
En Inde, on dit que Tout est Possible.
Et c'est absolument vrai.
En Inde, on dit aussi que l'Amour est Impossible.
Et c'est également vrai.
La faute aux mariages arrangés. Et quelque chose sonne horriblement faux, quand tu réalises que tu n'as jamais vu autant de couples heureux ailleurs qu'en Inde. Ils te disent que oui, chez nous, c'est vraiment beaucoup mieux, mais ils savent surtout que nous divorçons de cul comme de chemises. Mais tu n'as pas entendu non plus l'écho de toutes les tentatives de suicides au poison le vendredi soir des jeunes indiennes amoureuses éperdues et forcées au mariage avec un autre. Et tu n'as pas entendu non plus le désabusement des jeunes indiens dont le cœur est jeté encore tendre comme une européenne quand leurs petites amies profitent du fait qu'elles ont encore l'âge de batifoler.
J'ai trouvé le livre très mauvais. Il n'y a qu'une seule personne qui parle dans toutes les bouches, c'est arrangeant, solipsiste, aveugle, ça ne va nulle part, et j'ai déjà payé. Comme l'histoire commençait par la fin, je ne connaitrais plus le début : j'ai perdu le bouquin dans une guest house à quelque trentaines de pages du Rajasthan.
Depuis ce jour je ne crois plus à l'amour. Je ne parle pas de l'Amour universel, mais du grand amour. Celui qui te fait construire des Taj Mahal et mourir dans un cachot. Il en aura fallu du temps. Oh, peut-être que j'y croirai à nouveau, comme une âme fatiguée se refait une religion, mais au présent, non, je ne crois plus à l'Amour. Et quel soulagement... Quelle sensation que de, pour la première fois, oublier tout de cette passion obsédante... dégagé de dessous cet incommensurable fardeau, cet aimer en tout et pour tout, cet aimer de Damoclès, cet aimer à tout prix. Désormais je l'emmerde, même. Je ne crois plus à l'Amour. Si l'Amour meurt, il laisse des survivants. Alors, on n'est pas vraiment tout seul. On peut s'organiser. Un peu de système D. Il y a des richesses à redécouvrir, il y a des vies à comprendre, des préoccupations à apprendre. Et puis il y a des libertés à éprouver.
Le livre que Lisette avait amené en voyage était "Women" de Charles Bukowski...
Entré par Bibasse, le Lundi 20 Octobre 2008, 01:50 dans la rubrique "Aura des paquerettes".
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Thème inspiré par Bryan Bell.
Thème inspiré par Bryan Bell.