BANJO!

Banjo, c'est mon chat, c'est mon ange, mon bijou, la bougie
Qui charge mon appartement de la lumière jaune et blanche
De son pelage, et d'ses pattes sales aussi, quand il rentre de ses jeus,
Banjo, c'est une boule d'énergie qu'il sort de je ne sais où!
Mon bout d'chat, mon bout'chou, mon tout fou, mon tout doux,
Foutu touffu, petit char d'assaut charlot charnu,
Banjo, c'est mon ami, mon tomodatchi, comme on dit, en japonais,
Un tamagotchi qui t'lèche le nez,
Watashi no ichiban, comprenez
Que dans mon coeur, c'est le premier,
Il a bouleversé mes habitudes, et ce depuis les premiers jours,
Ou il s'est fait un bout de joie d'aller marquer les alentours,
De mon studio a déverser les excès d'sa vessie hors d'ses vécés aussi
J'étais lessivé vexé d'effacer ses bétises urinées
Mais ça a cessé... heureusement pour l'odeur,
Encore que Banjo a toujours des PETS qui font PEUR
Comment de si petits boyaux peuvent embaumer à trente mètres
Allez Banjo, explique donc ça à ton maître!
Pfui... pensez-vous, Banjo met les bouts, il se la joue il se la pète
Je s'rais comme son papa, et lui s'rai mon pacha,
Et s'il était Don Quichotte, je s'rai son Sancho Panza,
Et quand je pense à ce pitre, ce nouveau chapitre de mon existence,
Au charivari auquel j'ai échappé quand il est arrivé dans mon chalet d'Cholet
J'avais peur qui soit une teigne, qu'il rogne, se rue dans les pentes et pille à pas d'heure,
Tel un chapardeur, une charogne, une charrue de chataigne mettant en charpie la charpente de mon intérieur,
Mais au lieu de cha ça, il a ouvert tous mes chakras, de sa démarche chaloupée, de ses couleurs chamarrées,
Et depuis que j'le laisse sortir, je comprends mieux pourquoi on dit
Que les oiseaux se cachent pour mourir,
Car ce n'est pas joli-joli, quand mon chat s'met à courir derrière les oiseaux,
C'est n'est pas oisif mais bel et bien pour les faire souffrir...
Les mésanges, il t'les mélange!
Les pigeons se font piéger!
Les colombes, par le colon!
Et les moineaux, plus qu'des moignons!
La perdrix perdrait sa paire d'ailes, repartirait avec des raies aux tripes,
Le rossignol se f'rait rosser, ressortirait sangignolent,
L'hirondelle délirerait de douleurs avant de finir en rondelles,
Et l'alouette, gentille alouette... bah il lui plumerait la tête.
Sans ça, ses besoins seraient simples,
Manger, boire, dormir,
Changer ses croquettes en crottin,
Déchiqueter mes fauteuils en rotin,
Echancrer mes t-shirts en coton,
Déchirer mes écharpes cadeaux,
Petit Banjo, p'tit saligaud, p'tit chat nigaud,
Qui trouve intriguant que j'ouvre le frigo,
Chaque fois que je le vois, je ne peux m'empêcher
"Shalom, mon chat!" "Bon giorno, Banjo'!

Dois-mentionner que je l'ai emmené se faire char-cuter
Par le véto qui, lui coupant le bout, en a fait un chapon amputé
Pour me faire pardonner, je lui ai offert une double-portion de Whiskas
Ainsi que ce slam, exprès pour toi...